« Le nouveau chef du gouvernement français doit incarner un changement de cap. Si on se penche sur son CV, on se rend compte qu’il incarne surtout le parisianisme », selon LeTemps.ch
Remaniement, acte 1. Deux jours après sa nomination au poste de Premier ministre en remplacement d’Elisabeth Borne, Gabriel Attal a commencé à former son gouvernement, jeudi 11 janvier.
A ce stade, quatorze ministres ont été présentés par Alexis Kohler, secrétaire général de la présidence, depuis le jardin d’hiver de l’Elysée. Parmi ces personnalités, quatre font leur entrée dans l’exécutif de ce second quinquennat d’Emmanuel Macron. Les voici.
Rachida Dati, ministre de la Culture
Personne ne l’avait vue venir. Rachida Dati, maire Les Républicains du 7e arrondissement de Paris et ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, est la principale surprise de ce remaniement. C’est un « énorme coup du président de la République », commente auprès de franceinfo un influent député de la majorité. Connue pour son franc-parler et son fort caractère, elle avait plaidé en mars 2023 pour « un accord de gouvernement » entre la droite et Emmanuel Macron. De là à franchir le pas…
Par ailleurs, depuis 2021, l’élue est mise en examen, pour « corruption passive » notamment. La justice veut savoir si ses honoraires d’avocate, 900 000 euros versés par Renault-Nissan entre 2010 et 2013, correspondent à une activité réelle ou à une contrepartie pour des activités de lobbying au Parlement européen.
Après Roselyne Bachelot, c’est la deuxième fois qu’une figure de la droite et ancienne ministre de Nicolas Sarkozy est débauchée pour occuper le poste de ministre de la Culture sous Emmanuel Macron. Cette annonce va sans doute rebattre les cartes pour les prochaines élections municipales à Paris, en 2026, un objectif avoué pour la cheffe de file LR dans la capitale, principale opposante à Anne Hidalgo.
Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
L’ancienne ministre déléguée à la Cohésion sociale de Jacques Chirac fait son retour au gouvernement. Le précédent remaniement avait eu un goût amer pour l’actuelle présidente de la communauté urbaine du Grand Reims et de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine. « Je mesure l’honneur que me font le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre Gabriel Attal à travers cette nomination qui m’oblige, a-t-elle réagi sur le réseau social X. Hâte de me mettre au travail au service des Français ».
Elle remplace Olivier Dussopt, en poste sous le précédent gouvernement depuis mai 2022 au Travail, et Agnès Firmin Le Bodo, qui assurait l’intérim à la Santé après la démission d’Aurélien Rousseau. « Ce sont des ministères sociaux, c’est un choix du président de la République », a déclaré la nouvelle ministre au micro de France 3 après sa nomination.
Cette femme politique de 63 ans, ex-LR et vice-présidente de l’Assemblée nationale pendant près de neuf ans, avait été pressentie pour devenir Première ministre en 2022, au point de rencontrer Jean Castex pour évoquer les dossiers en cours. Mais après une polémique liée à ses positions anti-mariage pour tous, et une fronde parmi certains fidèles d’Emmanuel Macron, le chef de l’Etat lui avait finalement préféré Elisabeth Borne. « Quand le président de la République m’a appelée, ça a été extrêmement rapide. (…) Je ne me suis pas roulée par terre, je n’ai rien demandé », avait-elle confié à BFMTV.
Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance et chef du groupe centriste Renew au Parlement européen âgé de 38 ans, prend les rênes du Quai d’Orsay, en remplacement de Catherine Colonna. En novembre, il affirmait pourtant qu’il mènerait la « bataille des européennes » en juin prochain. Nommé conseiller du ministre de l’Economie Emmanuel Macron, en 2016, il participe à la création du mouvement En Marche !. Il est ensuite nommé conseiller politique du président de la République, à l’Elysée.
Ancien compagnon de Gabriel Attal, il a débuté son parcours militant à Poitiers (Vienne), rappelle France 3 Nouvelle-Aquitaine. Il y a rencontré Sacha Houlié, Aurélien Taché, Pierre Person et Guillaume Chiche, cinq hommes qu’on appellera plus tard « la bande de Poitiers » : des macronistes de la première heure, issus des jeunesses socialistes et idéologiquement proches de Dominique Strauss-Kahn.
Marie Lebec, ministre déléguée chargée des Relations avec le Parlement
Agée de 33 ans, la députée des Yvelines Marie Lebec, ancienne vice-présidente du groupe LREM à l’Assemblée nationale, est à ce stade la benjamine du gouvernement. En 2007, elle avait milité avec les Jeunes populaires pour Nicolas Sarokzy, selon le portrait que lui avait consacré Les Inrocks. Elle est devenue par la suite collaboratrice parlementaire de Christian Franqueville, député socialiste des Vosges, pendant deux ans.
Marie Lebec est également passée par le cabinet d’affaires publiques Euralia, où elle menait des activités de lobbying dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, relatait Challenges. Députée à seulement 26 ans, en 2017, elle était l’un des visages de la vague de nouveaux élus qui arrivait alors à l’Assemblée nationale. https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-de-gabriel-attal/remaniement-rachida-dati-catherine-vautrin-stephane-sejourne-qui-sont-les-nouveaux-visages-du-gouvernement-de-gabriel-attal_6294678.html
